Réalisateur : Sènami Kpetehogbe
Acteurs: Sèna Agbofoun, Rosita Ogba,Florisse Adjanonhoun
Genre : Drame
Nationalité : Bénino-Nigériane
Durée : 1h55’
Synopsis :
Nnawo, une jeune femme musulmane, quitte le nord du Nigéria pour le Bénin dans le but de déplacer Yabani son mari handicapé et sa fille de 11ans qui vivent quotidiennement dans l’insécurité.

Mon avis :
Nnawo est une jeune femme heureuse, mariée avec une enfant. Elle vit dans une famille typiquement africaine : cour commune, partage de repas dans une même assiette. Son bonheur est de courte durée parce que le terrorisme sévit dans la région du nord Nigéria ou elle vit. Après avoir perdu tous les membres de sa famille exceptés son époux handicapé moteur et sa fille, Nnawo est contrainte de venir à Cotonou au Bénin afin d’étudier les possibilités d’y emmener sa famille.
Sènami Kpetehogbe dans son premier long métrage est resté fidèle à son registre de film. Après la faim dans son court métrage Dinan, il aborde dans ce film la tolérance religieuse et le terrorisme. Comment est-on perçu par la société béninoise quand on est une personne étrangère et voilée ? Comment vivent les victimes des villages où sévit le terrorisme ? C’est ce que le réalisateur nous a montré avec des séquences parfois drôles et parfois très mélancoliques.
Le style et la religion, un frein.
Nnawo, partant du Nigéria, devait sûrement se dire que les choses se passeraient pour le mieux au Bénin mais erreur, son allure fait peur. Voile de la tête au pied, chaussettes, ce n’est pas un mode vestimentaire habituel ici. Elle enchaîne dans plusieurs domiciles le job de lavandière et passe ses nuits dans la rue. Nnawo se retrouve en face d’un couple chrétien catholique dont la mère de famille a la phobie des étrangers et voue, même si elle ne l’affirme pas, une haine aux musulmans. Intolérance religieuse. Le destin veut que la jeune nigériane travaille chez elle et casse même par mégarde une statue de la Vierge Marie. Ceci renforce la haine de la jeune dame. Cependant, grâce à son époux et à son père spirituel, elle reprend confiance et apprend à aimer la jeune musulmane. Ç’aurait pu être une bonne fin, n’est-ce pas ? Malheureusement, le réalisateur a voulu qu’elle reperde à nouveau confiance puisqu’elle s’est vu menacée et presque tuée par Nnawo qui, en maqnue d’argent pour retourner dans son Nigéria natal, l’a braquée et a emporté une somme considérable.
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Pendant ce temps au Nigéria…
Alors que Nnawo cherche désespérément les moyens d’offrir un avenir meilleur à sa famille, son époux sombre dans l’alcool et la pauvreté puisque sa fille, par mégarde, lui a annoncé : « Maman a trouvé un bonhomme qui nous donnera une maison ».
Le film n’a pas de happy end, la haine religieuse n’a fait qu’augmenter, le terrorisme n’a pas diminué d’un pouce et le mari sentant son handicap lourd et ne voyant pas d’avenir radieux à l’horizon met fin à ses jours ainsi qu’à ceux de sa fille, leur imposant ainsi un long voyage puisqu’ils sont les oubliés de la terre.
 

2 réponses
  1. Fontaine Rushdie
    Fontaine Rushdie dit :

    J’ai suivi le film à travers tes mots. Faut-il croire qu’à la place de la réalisatrice, tu aurais réservé une fin plus heureuse à l’histoire?

    Répondre

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