Depuis le 1er novembre 2018, la série Kutonou, réalisée par Aymar Ayeman Esse et produite par Jean Noel Bah, a débarqué sur A+. Kutonou, comme Bamako, Niamey, Yaoundé et autres fait partie d’un coffret appelé « Capitales Africaines ». J’étais à la première de cette série, j’y ai rencontré Aymar et Jean-Noel de Scénarii production. Interview
Qu’y a-t ’il à raconter sur Cotonou ?
Aymar : Il y a beaucoup de choses à raconter, d’une génération à une autre. Cotonou, je la raconte de mon point de vue et ce n’est pas forcément de cette manière que les ainés la raconteront. Sur Cotonou, il y a la révolution, les divers faits de société, la politique, etc. Dans la série, je peins l’histoire d’un jeune qui a créé une application qui s’appelle Kutonou. Sur cette application qui fonctionne comme un réseau social, il va ajouter tous ses amis avec qui il a fait la Terminale B. Il l’a fait pour se venger d’eux parce que, quand ils étaient en classe, il a hérité du surnom « Le bègue ». Ce scénario, pour moi un prétexte, m’a permis d’aborder les thématiques des réseaux sociaux, les TICS, le vodou et la cybercriminalité qui, qu’on le veuille ou pas, fait partie des caractéristiques de Cotonou. L’autre originalité, c’est qu’on raconte Kutonou du point de vue de Jacob.
Jacob ? Euh, c’est qui ?
Aymar : Jacob, c’est le soldat qui est perché au sommet de l’étoile rouge. Tu te souviens ? Quand on était petit, on disait « Jacob descend la terre, n’est pas en haut. Donc, dans la série, je donne une voix à notre Jacob de l’étoile rouge et c’est lui, depuis son sommet, qui observe les Cotonois et raconte leur vie.

C’est lui Jacob!!!!
Jean Noel Bah, tu as vu Kutonou. Mis à part Jacob et notre vodou, que retiens-tu de Cotonou ?
Jean-Noel : Cotonou est une ville très connectée avec internet, c’est la première chose que je retiens parce que le film est vraiment ancré dans cet univers. Je retiens également que le Bénin n’est pas en marge d’un certain nombre de fléaux qui sévissent, notamment la cybercriminalité. Et il y a le vodou qui est spécifique au Bénin. De plus Cotonou, ce n’est pas Abidjan, ce n’est pas Bamako, les architectures ne sont pas les mêmes, les comportements non plus, les accents, etc.
Parlant d’accent, Aymar, tu as fait un casting qui a dépassé les frontières du Bénin. On remarque dans ta série la présence de nombreux comédiens togolais. Ces derniers ont-ils pu se comporter en Cotonois, surtout côté accent ?
Aymar : Lorsqu’on a lancé le casting, on ne savait pas qu’il y aurait des Togolais, des Burkinabé, des Sierras léonais. On a donc remarqué de bons acteurs parmi les togolais qui étaient là et voilà, ils ont été retenus. On a travaillé avec eux, surtout au niveau des accents. Tu l’as dit, nous sommes pays frères mais on a des accents très différents. Après, il y a eu l’intégration avec les techniciens et acteurs du Bénin puis les choses sont allées vites. De plus, pour les langues locales, on partage le mina avec le Togo donc on a fait avec.

Les principaux acteurs de la série KUTONU
Quels sont les acteurs qui t’ont épaté avec leur jeu ?
Aymar : Celle qui m’a le plus impressionné c’est Nelly (Simliwa jessica) qui était vraiment timide durant le casting. Beaucoup lui disaient qu’elle ne pouvait pas, on lui a trouvé le rôle d’une fille timide et elle a vraiment assuré.
Ensuite Rose (Beatrice Alovor) qui bien tenu son rôle aussi et Gael Hounkpatin qui a joué le rôle de Patrice Akouegnon, un jeune multimilliardaire.
Sur le plateau c’était comment ? On m’a dit que vous tourniez la journée et faisiez le montage la nuit.
Aymar : Oui, c’est ce qu’on a fait parce qu’il y avait la pression du délai. Les équipes travaillaient en parallèle, cela nous a permis en début de tournage de voir les erreurs qu’on avait. Il y avait, par exemple, le son qu’on a corrigé dans la suite des séquences. Ça nous a aussi permis de voir l’évolution des personnages.

Kutonu pendant la post-production
Kutonu, c’est combien d’épisodes et de CFA ?
Jean-Noël : C’est Aymar qui a dépensé l’argent, c’est lui qui peut le dire (rire). En général je ne donne pas le coût de mes productions. Kutonu, c’est 26 épisodes de 26 minutes. Et ça coûte à peu près ce que ça coûte (rire). Tu sais ce qu’on injecte dans une production, ça ne correspond pas forcément à ce que la série donne, surtout en Afrique. Donc je n’aime pas avancer les chiffres. On travaille au rabais par ici.

Selfie avec le réalisateur Aymar ESSE et le producteur Jean-Noel BAH
Je souhaite causer à vous sur la serie que j’ai écrit intituler :” les armes satiques contre la volonté de Dieu.. J’ai les moyens pour la réalisation.
J’aimerais bien me joindre à la discussion