Cacao par-ci, Cacao par-là. Depuis la première diffusion, la série s’est imposée en Afrique francophone. Des milliers de posts facebook, twitter et billets de blog la mentionnent. Dans mon dernier article, j’avais énuméré les raisons pour lesquelles il fallait la voir. Cette semaine, je vous propose une interview croisée de deux des acteurs principaux Olivier Kissita et Evelyne Ily Juhen. Les DESVA m’ont ouvert leur porte et j’ai glissé mes questions. Bonne lecture!
Présentez-vous s’il vous plaît.
Olivier : Je suis Olivier Kissita, acteur et réalisateur d’origine congolaise et guadeloupéenne.
Evelyne : Evelyne Ily Juhen, actrice et productrice Ivoirienne. Directrice générale de la société YEVEDIPRODUCTION
Comment avez-vous rejoint la distribution de la série ?
Olivier : J’ai reçu un message facebook de la part d’Adélaide Ouattara, directrice de casting ivoirienne, me présentant le projet de série et me disant que la production recherchait son Antony Desva. Le casting avait déjà commencé localement mais ils avaient ensuite ouvert à l’international. Elle m’a demandé une « selftape » avec quelques scènes à jouer de la série. Après les lui avoir envoyé, j’ai été retenu et on m’a demandé de venir sur Abidjan quelques jours après pour commencer à tourner.
Evelyne : Déjà, je suis très enthousiaste de faire partie de ce casting. J’ai répondu à un appel à casting du réalisateur Alex Ogou. J’ai ensuite passé une série de tests à l’issue desquels j’ai été retenue. Un projet comme celui-ci est une opportunité pour moi d’en apprendre davantage sur notre métier et de partager la scène avec des talents et des techniciens panafricains (j’ai fait de très belles rencontres).

Lorsque vous avez pris connaissance du scénario, avez-vous tout de suite accroché avec votre rôle ?
Olivier : Après avoir été retenu pour le rôle, on m’a envoyé le scénario par mail.
J’ai effectivement eu la chance d’avoir un rôle très intéressant. Le personnage d’Anthony Desva est complexe: il vit à l’étranger mais garde une place privilégiée dans son cœur et dans ses projets pour son pays d’origine, tout en étant en froid avec son père. Par contre, il est très proche de sa mère et de sa sœur. Le rôle d’Anthony Desva est le rôle principal. Le rôle est valorisant, valorisé et pas « cliché » (Président du conseil d’administration); chose qui peut être assez rare en Europe pour les acteurs de mon profil.
Evelyne : Oh que oui ! Mon père étant dans la filière café-cacao, j’y ai été bercée durant toute mon enfance. De ce fait, j’avais hâte de pouvoir côtoyer de très près cet univers qui constitue notre première économie en côte d’ivoire. La partie la plus « fun » était de se balader dans les plantations de cacao. Je me rappelle cette séquence pendant laquelle j’ai dégusté plusieurs fèves, je ne voulais plus que cela s’arrête (rires).

Ressemblez-vous à votre personnage dans la réalité?
Olivier : Oui! Comme lui, je suis de la diaspora et j’ai de grands projets pour l’Afrique! Je suis très proche de ma mère et j’aime les chemises et le chocolat.
Evelyne : La seule chose que j’ai en commun avec Alexia DESVA, ce sont les cheveux (rire). Je sais plutôt bien encaisser les coup et je m’attèle à ce qu’on ne m’y reprenne plus. Je suis aussi altruiste et réservée.


A quoi ressemble une journée type sur le plateau de Cacao ?
Evelyne : Ben ! Dès l’arrivée, place au HMC (habillages, maquillages, costumes). Ensuite, vient le briefing avec le réalisateur et les autres comédiens ; puis après, quelques réglages de notre équipe technique motivée (je pense à Aziz Diallo notre chef opérateur, Alioun M’bow l’ingénieur du son et Toussaint Kouamé pour la dernière retouche maquillage). Et enfin, place au mot culte que nous attendons tous, ACTION !


Aviez-vous le trac avant chaque tournage? Comment le gériez-vous?
Olivier :
Tout au début de chaque tournage, on a une petite appréhension car on ne sait vraiment jamais avec exactitude sur quoi on va tomber. Donc on est dans
l’observation et si l’on n’est pas bien préparé (texte appris, informations de
la scène et du personnage digérées), on peut avoir le trac. Dans ce cas-là, il vaut mieux s’isoler un peu,
respirer voire faire quelques exercices physiques pour enlever le stress et
repartir à l’attaque. Mais heureusement, sur Cacao ça a été!
Evelyne : Je pense que le trac est nécessaire pour simuler la concentration. Quelque fois, lorsque j’ai des nœuds je respire à fond et très lentement. Ça aide à retrouver son rythme cardiaque.

A quel (le) acteur/actrice avez-vous aimé donner des répliques dans la série ?
Olivier : J’ai eu la chance d’avoir d’excellents collègues et amis avec qui j’ai pu me sentir à l’aise et ce, très rapidement. Il est vrai que les relations et moments partagés sont fondamentalement différents avec chacun mais je me suis vraiment éclaté avec tout le monde!
Evelyne : J’ai fait de belles rencontres. Tous mes partenaires de jeux ont donné le meilleur de leurs personnages. Et ce fut un honneur d’avoir donné la réplique à nos devanciers Naky Sy Savané, Serge Abessolo, Assandé Fargass, Beda Pelagie, Sandra Luce et Abdul Karim mon partenaire de jeu des projets précédents. Espérant que nos efforts contribueront à embellir l’histoire de cette saga familiale ivoirienne.
Olivier : Mention spéciale à Bienvenu NEBA, poids lourd du cinéma ivoirien, qui m’a donné l’impression de jouer avec un père ou un oncle. C’est une personne chaleureuse, solaire, très drôle et loquace. J’en profite d’ailleurs pour le saluer si d’aventure, il tombe sur l’interview
Olivier, après les premières diffusions tu es devenu la coqueluche de plusieurs femmes. Comment vis-tu cette situation ?
Olivier : C’est très touchant! Ça fait plaisir.
J’ai la chance d’avoir des proches qui ont peur que je prenne la grosse tête, donc ça va, aucun problème de ce côté-là
Y a-t’il de l’espoir pour toutes ces femmes ou es-tu déjà verrouillé ?
Olivier : Hahaha! Qui sait? Je ne suis pas verrouillé.

Une leçon que vous avez apprise grâce à cette série ?
Olivier : Cette série m’a conforté encore plus dans l’idée que l’Afrique peut rayonner à travers le monde grâce notamment à son cinéma. J’encourage les cinéastes à créer, produire, créer de l’emploi. J’encourage les services publics à investir dans la formation, les infrastructures et les cinéastes talentueux. « C’est le moment »!
Evelyne : L’endurance. C’était mon plus long tournage. Il a fallu tenir sur la durée, les aléas et cette tragédie (la perte de deux membres de l’équipe) qui a fragilisé le mental de tous. Le challenge de cette série, et nous en sommes conscients, était de terminer cette œuvre pensée depuis 2014 par Madame Yolande Bogui. Je suis heureuse d’avoir partagé cette belle aventure. Remerciements à CANAL PLUS, TANKA STUDIO, UNDESCAN et toutes les mains qui ont contribué à donner vie à la série CACAO.

Bel interview. Et je suis contente de savoir que mon actrice préférée (la dame de conviction comme je l’appelle) fasse partie de ce grand film Cacao.