, INJUSTICE : PREMIER FILM BENINOIS DANS LES SALLES CANALOLYMPIA

Sortie en salle, le 27 Mai prochain à Canal Olympia de Cotonou

On a découvert le teaser et on a été émerveillé, c’est du haut niveau, on a ensuite appris que ce film a été acheté pour être diffusé dans les salles Canal Olympia. On a donc rencontré Gabriel AGBOHONOU le réalisateur afin de vous offrir une interview exclusive sur Injustice

GABRIEL AGBOHONOU réalisateur du long métrage “Injustice”

Bonjour Gabriel. On voit depuis peu un teaser qui enflamme les réseaux sociaux, faisant l’annonce d’un film nommé ‘’INJUSTICE’’ dont tu es le réalisateur et producteur.  Mais bien avant de parler du film, il serait injuste de ne pas chercher à mieux te connaitre !

Vraiment injuste…Rire. Effectivement, je suis Gabriel AGBAHONOU, j’ai 36 ans, marié et père de famille. Je dis très souvent que je suis cinéphile avant d’être cinéaste et progressivement réalisateur parce que j’aime beaucoup regarder des films.

Je parie que c’est en regardant un film qu’est née la passion pour le cinéma ?

Euh… Pas totalement faux !  (Sourire)

 A la base, quand j’étais enfant, je passais mes vacances chez mon grand-père maternel, il était vendeur de pièces détachés. Aux heures perdues, je représentais dans ma tête des formes avec ces pièces détachées et je m’imaginais plein de scénarii. Ensuite, le déclic est venu des parents qui avaient pour habitude de m’amener regarder des films à ‘’Cinéma vog’’, ‘’ciné Concorde’’, des salles de cinéma béninois qui malheureusement sont fermées aujourd’hui ou utilisées a d’autres fins. Laissant l’adolescence pour l’âge adulte, je n’en pouvais plus de cette flamme qui me dévorait de l’intérieur. J’ai donc décidé de me faire former à l’Institut Supérieur des Métiers de l’Audiovisuel (ISMA) afin de vivre pleinement cette passion. Chemin faisant, j’ai créé ma boite de production et accompagné quelques entreprises dans la communication de marques à travers des publicités et magazines.  Aussi dans le monde cinématographique, j’ai été assistant sur des longs métrages comme ‘’l’Orage africain’’ du réalisateur béninois Sylvestre AMOUSSOU, Etalon d’argent au FESPACO. C’est bien après ça que j’ai nourri le projet ‘’INJUSTICE’’ et je crois que maintenant on est au bout de quelque chose.

De quoi parle INJUSTICE ?

C’est une peinture de notre société, de comment le bas peuple est souvent victime de manigances de la part de ceux qu’ils élisent à la tête du pays. Mais, j’essaye aussi de montrer comment l’injustice est à la base de plusieurs maux qui minent notre société.

Photo du tournage du film

 ‘’INJUSTICE’’ est ton tout nouveau bébé. Et nous sommes très curieux de savoir comment tout ceci a débuté ?

Ah Nelly, tu m’amènes à réfléchir (Sourire)….

Euh…bon, je crois que ça remonte à 2016. Oui oui ! 2016 où j’ai commencé l’écriture proprement dite du film. Et ce n’est qu’en 2019 qu’ensemble avec mes collaborateurs, nous avons décidé de démarrer la production par la préparation du tournage, les réparages, le financement et tout.

Tout ça sur fond propre ?

Oh oui ! C’est vrai que nous avons eu des associés. Mais je t’assure Nelly, on est allé sur la base de nos propres moyens. De toute façon, moi je ne voulais pas forcement me tourner vers les guichets et aussi, je voulais raconter une histoire. D’ailleurs, si on veut révolutionner les choses, il faut un minimum de sacrifice.

Sur quoi mets-tu particulièrement l’accent dans ‘’INJUSTICE’’

J’ai un gros penchant pour l’écriture et l’esthétique. J’ai misé sur la narration, les décors… Je voulais à tout prix donner une bonne et belle image de l’Afrique. Cela se remarque à travers les ruelles et quartiers choisis. Les autres nous vendent du rêve, on doit pouvoir en faire autant.

Combien de temps t’a pris le tournage du film ?

Déjà, le tournage s’est passé en plusieurs étapes. Quand je prends la préparation jusqu’en fin post production, ça nous a pris trois ans en tout. Nous avons tourné au Bénin, en France et au Togo. Il faut noter qu’il y a eu des mois de tournage, des mois de pause ainsi de suite.

Est-ce que cela a été aisé de tourner en France ? Tout le monde se demande comment tu y es parvenue.

Bon, pas si complexe que ça ! Tout est question de préparation. Nous avons des partenaires en France. Donc, pour les autorisations, ils s’en sont chargés ainsi que la logistique et le matériel. Et nous, de notre côté avons pris en charge le voyage de nos acteurs. Je pense que tout est une affaire de planification. Et chaque paysage audiovisuel correspond à des normes qu’il faut juste respecter.  En France nous avons tourné avec des techniciens français et au Bénin avec nos frères béninois qui sont, je t’assure, fantastiques. (Rire)

Lors du tournage, quelles ont été les scènes les plus rudes à réaliser ?

Ah ça ! Tu m’en diras tant ! Il y a eu des moments très intenses. Les scènes course poursuite avec des motards qui pourchassaient des fourgonnettes. Je crois que c’est la partie qui m’a le plus chalengé. On n’avait pas la route à nous seul. Il fallait faire des répétitions et voir les angles de tournages. C’était très intenses. D’ailleurs, depuis l’écriture on se rendait compte à quel point c’était des scènes de grandes tensions!

Quand tu revisites les images du tournage dans ta tête, Quelles ont été les scènes les plus marrantes que tu veux bien partager avec nous ?

(RIRE) Il y a eu une scène très drôle et bénéfique à la fois. C’est une entrevue entre un directeur et un maire. Le directeur devrait être soul. On a donc mis de la vodka et autre boissons alcoolisées sur la table et il s’est servi. Au fil des claps, couper action, je crois que le maire en a trop bu et était réellement soul. Cela, moi, m’a permis d’avoir un rendu impeccable mais après cette scène, il était irrécupérable. (RIRE)

On a vu dans le film qu’il y avait Frida Vibes et Eva Schmutz, toutes des influenceuses béninoises, pourquoi ce choix ?

En fait, ce n’en pas réellement un choix, Frida, je travaillais avec elle auparavant sur des courts métrages et j’aime bien sa volonté et sa positivité. Pour Eva, je crois qu’on la fait un casting en bonne et due forme. On voulait une métisse et elle correspondait au rôle.

Une scène avec l’influenceuse béninoise Frida Vibes

Aicha Macky, la réalisatrice nigérienne a mis sur son statut qu’INJUSTICE a fait salle pleine au Niger à la semaine du cinéma. Qu’Est-ce que vous attendez du public béninois ?

Au Niger, cela a été un sentiment de satisfaction. On a eu un standing ovation à la salle Mohamad GANDI de 2000 places. C’était un geste patriotique de représenter mon pays.  Ici au Bénin, je suis à la maison.  J’èspere que mes frères et sœurs seront là pour porter haut le bébé.

Les commentaires sur les réseaux sociaux disent que c’est du lourd, c’est du méga. Est-ce que vous les rassurer que ce sera du lourd pour le 27 Mai prochain ?

Humblement, je peux leur dire que j’ai fait ce film avec amour et passion et je les invite à venir découvrir cette passion pour qu’ensemble, on puisse célébrer le 7ème art.  

N’hésitez pas à voir le teaser du film ici https://fb.watch/db4GjbuaLV/. On se retrouve à Canal Olympia dès le 27 mai

Interview par Nelly Behanzin

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